Pour la petite histoire...

Jour 1 - Keflavik-Hafnir [20 km] "Engagez-vous qu'ils disaient, engagez-vous..."

Départ 3 heures du matin après avoir récupéré et reconstitué nos chargements à l'aéroport de Keflavik. Il ne fait pas nuit, le vent soufle comme un beau diable et la pluie est au rendez-vous. On roule jusqu'au matin puis repos de quelques heures. Ca valait bien le coup de faire du charme au personnel de l'aéroport CDG afin d'enregistrer 100 kilos d'excédant de bagages gratos, pour se les taper sur le vélo maintenant. Le cadre du VTT de Fab se déforme et ondule sous la charge, c'est visible à l'oeil nu !



Jour 2 - Hafnir-Keflavik [20 km] + Keflavik-Reykjavik (bus) [50 km] "Toute la pluie tombe sur moi..."

Tentative vaine de poursuivre au sud, le vent est catastrophique (force 6 établie, 7 en rafales) - trop dangereux sur la route, les bourrasques de vent nous envoient promener sur les voitures... impossible de rouler au sud sur les pistes, les vélos sont incontrôlables : on prend un bus pour la capitale. Trempés jusqu'au slip... C'est la fête, et ça fait que 24 heures qu'on est là... foutu pays tiens ! Qui l'a eu l'idée de venir en Islande ? Je veux un nom... Moral amoché, vêtements trempés, duvet mouillé - en plus je me fais engueulé comme du poisson pourri par une jeune femme du camping qui passe ses nerfs sur moi (je la comprends cela dit, nettoyer les toilettes derrière tous ces mecs c'est du sport...). Le poisson d'ailleurs, parlons-en. Ici il survivrait même hors de l'eau tellement il flotte. Ah ! non mais retenez-moi, retenez-moi !



Jour 3 - Reykjavik-Brekka [80 km] "Il a pas tourné, le vent, là ?"

On quitte la capitale direction le nord. On peut pas aller au sud alors qu'est-ce qu'on peut bien faire d'autre je vous le demande ? La route n°1 c'est un peu traitreux, surtout avec toutes ces automobiles. Mais une fois le Hvalfjördur atteint c'est tout bon, vent dans le dos on avale les kilomètres - et la flotte, jamais plu autant si ça se trouve, on frise la noyade et les moutons frisent tout court. Panoramas et météo digne d'une Irlande en colère, en même temps à une lettre près on s'était planté de pays. Au moins le vent est avec nous. On a oublié jusqu'au sens du mot "sec". A la faveur d'une éclaircie on trouve une ferme marine où la tente sera plantée - à Brekka. Débat intéressant avec la jeune fermière sur la tradition du café en Islande, en parallèle aux oeuvres de Halldor Laxness. Ils nous offrent aussi de la salade, eh ! sang et cendres ce que c'est bon !



Jour 4 - Brekka-Eldborgarhaum [95 km] "Con comme un mouton islandais..."

On emprunte notre première piste, ça secoue mais les fesses tiennent bon - attends lecteur, pour des histoires de fesses faut être un tout petit peu patient tu vas voir, après quelques jours avec des vélos à 60 kilos je te prie de croire qu'on va s'éclater. Au 1er degré. Le vent nous joue des tours, la nature est superbe, et après une crise de nerfs pour cause de vent à décorner les yeux de face sur 11 bornes on chope une route de campagne qui prend droit l'orientation de cet enfoiré d'Eole. D'un coup il nous faut freiner dans les montées peuchère ! On finit la journée parmi les moutons dans une sorte de marécage à sec qui se révèle une réserve de pêche. Et oh ! miracle ! le soleil est là, oui-oui, il se met à faire beau c'est à peine croyable. Y'a plus qu'à écarter les crottes de moutons pour planter les sardines. Comprend qui veut, on est dans une réserve de pêche oui ou oui ?



Jour 5 - Eldborgarhaum-Arnastapi [88 km] "Les bourrasques de vent sont impitoyables..."

On était les rois du monde ce matin, sous le soleil, dans notre réserve de pêche ! et les moutons nous apportaient des baies sauvages et des fées nues dansaient pour nous et des lutins jouaient de la cornemuse - ils devaient être écossais. Ensuite on a roulé, roulé, roulé ! Vent dans le dos et grand soleil, l'horizon barré par les montagnes semblait nous dire "viens voir par ici si t'as des tripes"...

Mais là, là... là je dis halte à la garderie.

Arnastapi c'est le bout du trou du cul du monde, il y a un vent à décorner les yeux, et les mouettes nous attaquent par dessus le marché ! heureusement que le Snaefeljökull - le glacier/volcan de Jules Vernes - est là pour nous entourer de son aura mystique...

On rencontre un couple d'allemands, Ralph et Sabina qui vont devenir nos compagnons de route attitrés.

On prend les vélos dépourvus de sacoches pour aller flirter avec le volcan, mais leur soudaine légéreté surprend maintenant que nos bras sont habitués aux kilos, et comme des parkinsoniens nous tremblotons sur nos montures en rigolant de se voir si ridicules.

Ah on rigole, on rigole, on est trempés encore et toujours mais on rigole ! Venez en Islande c'est mouillé mais on se fend la gueule.



Jour 6 - Arnastapi-Grundarfjördur [72 km] "Il pleut là où on va, non ?"

Première piste du bout du monde, ça décoiffe, les mouettes lâchent l'affaire face au vent et nous on se régale les yeux ! Ambiance féérique sur ce bout de péninsule perdu et battu par les vents. Les allemands font route avec nous, on s'entend bien. Météo lunatique. Sans blague...

Rencontre avec un énergumène de marque suisse, en chemise de coton et jean, chaussé de cuir, lunette et cheveux au vent sur une bicyclette des années 60 masquée sous un chargement de sac de toile de jute... Serein et décontracté le gaillard. Face au vent. Une belle leçon de mental.

Arrivé à bon port plongeon dans les bains chauds de la piscine municipale. Un régal.



Jour 7 - Grundarfjördur-Innraleiti [80 km] "Rien que de l'eau de l'eau de pluie de l'eau de là-haut..."

Journée calvaire. Mes cloques au derrière éclatent sous les assauts répétés de la selle, mes épaules pleurent de douleur, la piste est mauvaise et le temps pire encore, vent pluie vent pluie pluie vent. Dur-dur. Le Fab qui tient bien le coup tente de me réconforter mais pas rasé il pique (aïe pour cette blague je vais me faire engueuler... !)

On repère sur la carte une station-service sur le bord de la piste, et l'objectif, que dis-je le rêve ! d'un chocolat chaud permet de maintenir tant bien que mal la motivation, mais sous l'averse et dans le vent la station-service se révèle après des heures de pénible effort une ferme à moitié abandonnée. Pas de repos pour les cyclistes.

On enjambe une clôture pour se trouver un bivouac serein dans un mini-canyon. Visite nocturne : une horde de chevaux vient renifler les vélos, intriguée. On se remonte le moral à coups de 4 quarts...



Jour 8 - Innraleiti-Burdadalur [40 km] + Burdadalur-Borgarnes-Varmahlid (bus) "On a tenté des bonbons nordiques - depuis j'suis malade..."

Foutu pays tiens ! On se décide à faire un saut en bus pour fuir le mauvais temps et voilà que le soleil revient ! La météo locale rivalise d'ironie avec Voltaire lui-même. Paysages irlandais cachés derrière un rideau de pluie. Pause croque-monsieur dans un supermarché où le toasteur est en libre service. On papote avec une caissière : "Pourquoi êtes-vous venus en Islande ?" demande-t-elle, incrédule... "Moi je serais jamais venu ici en vacances !". Hey-hey...



Jour 9 - Varmahlid-Öxnaldasheidi [42 km] "May the wind be with you - as long as you cycle in the same direction as we do!"

Une demi journée de break - piscine et détente. Puis nous voilà reparti. Ah au fait il fait beau. Comment ??? il fait beau ? Oui un soleil magnifique, un ciel bleu épatant, les chevaux qui font la sieste dans les prairies, le bonheur...

Attends tu vas rire : encouragés par cet étalage de luxure climatique, on repart Fab et moi, laissant derrière nous le couple allemand. Bien mal nous en prit ! Pas 2 heures plus tard c'est le déluge, et on monte un col super costaud sous des trombes de flotte avec les voitures qui nous rasent de bien trop près. La journée se termine par un bivouac-urgence en bord de route. Et ce soir, purée !



Jour 10 - Öxnaldasheidi-Akureyri -Fnjoskadalur -Godafoss [114 km] "Comprends pas pourquoi des gens sont venus s'installer ici..."

Excellente journée, panoramas tour à tour montagneux et désolés, marins et vastes, de la bonne route, des prairies, la visite d'Akureyri - seconde ville du pays hi hi hi - et pour finir arrivée à Godafoss, l'impressionnante chute d'eau. A Akureyri on a testé les hot-dogs à l'islandaise (très bon) admiré le type nordique (quelques belles et beaux gran(e)s blond(e)s aux yeux bleu acier), testé le poisson séché comme en-cas (mmmm...) et bu un chocolat dans un bar branché habillés en triathlète - le comble du fashion.

A Godafoss on se récompense de la grosse journée avalée par un restaurant - fameux, pas assez à manger mais fameux. Le coin est calme, charismatique, agréable. Ahhhh... ça commence à prendre tournure ce p'tit voyage...



Jour 11 - Godafoss-Skutustadir(Myvatn) [50 km] "Les Espagnols sont un peuple fier - avec un p'tit cul pour éviter les coups de cornes. [Desproges]"

Petite journée de repos, le Fab a bobo au genou depuis hier. On atteint Myvatn, la région volcanique bien connue. Décors surréalistes, la naissance du monde - la naissance du monde infesté de moucherons, la saloperie tiens ! Maintenant qu'il fait beau, que le vent est tombé, nous voilà assailli de foutu punaise de nuages de centaines de moucherons... A j'te jure ce bled se paye not'tête. N'empêche que c'est impressionnant, ces cratères, ces volcans, ces champs de lave torturée... Sur nos p'tits vélos on n'ose pas même parler, le charisme du site nous rend muet.



Jour 12 - Skutustadir-Reykjahlid(Myvatn) [20 km] + marche [12 km] "Les moucherons sont très pénibles. Mais il est vain de s'énerver."

Journée randonnée à pieds, un régal ! le rift est là, les sources d'eau chaude aussi, le temps est magnifique. Camping de luxe, courses, retrouvailles chaleureuses avec Sabina et Ralph. C'est beau la vie.

Au camp le soir on rencontre des français en voyage organisé qui nous prennent en pitié et nous laissent les restes de leur (succulent) repas. C'est le festin !

Il nous faut quitter le lendemain nos allemands préférés car on doit prendre le bus pour aller choper la F35 qui traverse le désert. Triste. C'est la vie aussi.



Jour 13 - Reykjahlid-Varmahlid-Artun(Svarta) (bus) + Artun-Hveravellir [94 km] "On se croirait sur Mars..."

Première journée de traversée du désert du centre (après un saut en bus pour attraper la F35).

On avance bien dans un décor toujours plus saisissant. Les hauts-plateaux nous accueillent dans leur sérenité et leur aridité, mais l'horizon est bientôt barré par des montagnes enneigées et des glaciers gigantesques. On n'en revient pas.

Les moutons troublent cet émerveillement par leur bêtise naturelle - ils broutent la terre de la piste jusqu'au dernier moment avant de fuir les uns sur les autres nos roues vindicatives...



Jour 14 - Hveravellir -Kerlingarfjöll [40 km] "L'Islande, le pays du temps de merde, des moutons et de l'hygiène."

Sang et cendres ce que c'est beau !

Hveravellir et Kerlingarföll font partie des joyaux de cette terre islandaise ; on s'est fait un trail parmi le désert de lave, sous un soleil éclatant, avec pour panorama le glacier Hofnjökull scintillant dans le jour, et des volcans en veux-tu en voilà ! Courir sur Mars ça doit ressembler à ça, neige en moins. Beaucoup d'émotion.

A noter pour plus tard que les champs de lave ne sont pas très indiqués pour les pique-niques ; ça coupe, ça ponce, ça gratte, et puis ça fait mal un peu aussi quand on tombe dessus. Mmm.

On prend la route pour Kerlingarfjöll tard dans l'après-midi pour éviter le soleil - attends le délire, on est en Islande ! et on évite le soleil... - et la route F35 nous réserve un crépuscule magique. Les ombres s'allongent, les couleurs changent, le désert se drape de teintes chaudes et mystérieuses, même le vent thermique de la fin de journée quand il finit pas se calmer vers 22 heures semblent en harmonie avec le décor, ce décor dont je ne sais jamais trop si il est de fin ou de début du monde...

On quitte la F35 pour grimper vers Kerlingarfjöll, plein est. La fin sera rude. 10 bornes de grimpette montagnarde dans la caillasse, sans oublier les rivières à traverser... Du sport, avec pour récompense l'accès à la mini-station à la nuit tombante. Bonne journée.



Jour 15 - Vallée des Sorcières (marche) [15 km] "La vallée des sorcières, une marche phénomènale !"

Une journée de marche - "à 500 mètres..." qu'il nous dit le vieux là mais il a un problème d'unité c'était 5 kilomètres son chemin.... - magnifique. Remontée de la piste jusqu'au pied d'un glacier où se creuse la vallée aux sorcières, une zone active de collines de soufre jaunâtres ou orangées, ça fume de partout, ça clapote, ça glougloute, c'est chaud, c'est froid... le glacier se fond dans des rivières qui s'entrecroisent avec celles que les sources chaudes font bouillir, quand on traverse on ne sait si ce sera chaud ou froid en cas de chute, c'est terrible !



Jour 16 - Kerlingarfjöll-Sand [60 km] "C'est bien l'Islande, mais qu'est-ce qu'on 'soufre'"

Dernière journée de piste, nous voici dans le sud. La descente depuis Kerlingarföll est sportive et technique à souhait, on retraverse les rivières, et ensuite on trace plein sud, le panorama est saisissant : le glacier se jette ici dans un lac, là le désert flamboie de rouge dans le soleil, la piste sinue, monte et descend, c'est impressionnant. Un col est l'occasion d'un bon exercice. Le soleil est intraitable.

Au soir petit bivouac près de la rivière Sand, et toilette à l'eau froide des glaciers !

Un belge fait irruption dans notre périple au couchant - Gaëtan débarque et vient "se taper" avec nous près de la rivière, on fait connaissance et on rigole bien.



Jour 17 - Sand-Gullfoss-Geysir-Fludir [50 km] "Et les Japonais, ils applaudissent le geyser. Si j'te jure."

Le jour s'est levé sur notre petite rivière et le soleil cognait déjà fort - à peine croyable le temps qu'on a depuis quelques jours, c'est Biarritz. On fait route avec le Belge, une fois - n'est pas coutume. 12 kilomètres d'une piste de merde genre sable cailloux où que tu t'enfonces et où que tu dérapes mais c'est du faux-plat descendant donc avec un peu de glissade on tient de bout. C'est même rigolo, du vtt-surfing en quelque sorte.

Break à Gullfoss, lieu touristique - pfou ! plein de gens, bien habillés, propres ! avec des voitures normales ! C'est la panique, une semaine qu'on était dans le désert et bing d'un coup d'un seul c'est Disneyland. Bon la cascade est belle et impressionnante mais ça fourmille de Japonais, d'Italiens, d'Anglais... Ach partout partout vite on remonte sur les vélos et on repart dans la poussière et le désert !

Mais pas seuls : sur qui je tombe pas à la sortie de la boutique de souvenires ? sur qui ? Sur Sabina ! Ralph et elle ont court-circuité Kerlingarfjöll et du coup nous rattrapent alors qu'on se paye une glace avec le Belge. Génial. On tombe dans les bras l'un de l'autre - ça devient une habitude ! Après quelques discussions on se dit qu'on va continuer ensemble vers le sud et Landmannalaugar.

En vrai on a fait un détour par le non moins touristique Geysir avant de réattaquer la piste vers Fludir. Bon okay il crache voilà clap-clap, le phénomène est intéressant mais le lieux est aussi authentique que le parc Astérix.

A Fludir, on dévalise un supermarché déguisé en évadés de prison - c'est à dire qu'on a enlevé les lunettes de soleil... Le look de taulard - et on pique une tête à la piscine (décidément que de vols) avant d'aller faire bombance - diantre ! jus de fruits frais, légumes verts, paté, c'est Bizance.

Pour l'anecdote une bande de jeunes cons de golfeurs complètement bourrés nous fait déménager notre campement par peur de retrouver les tentes couvertes de vomi le lendemain matin, et nos vélos sous un monceau de canettes...



Jour 18 - Fludir -Domadalus(Saudleysur) [76 km] "C'est le Mordor ici ! Si tu vois une armée d'orcs en déroute préviens-moi. Juste comme ça."

Journée monochrome - journée en noir et blanc. Le tour du volcan Hekla c'est une région entière de cendres, de roches noires, de lave pétrifiée. Nous la traversons sous un ciel menaçant, de lourds nuages noir bleuté très bas qui semblent venir nous avaler - alors on pédale en courbant l'échine, impressionné.

La piste est dure, mais le bonheur de rouler dans un tel décor de fin du monde vaut l'effort pénible - rochers, cailloux, sables mouvants...



Jour 19 - Domadalus(Saudleysur)-Landmannalaugar [36 km] "L'an prochain j'vais au Tibet."

Arrivée à Landamannalaugar. Sous le soleil. A travers des gisements d'obsidienne, par des vallées verdoyante ceintes de volcans torturés, par delà les rivières glacées... Nous allons d'émerveillements en émerveillements, et on mitraille de photos.

Retrouvailles rapides avec Gaëtan, que l'on croise à sa sortie de Landmannalaugar.

Avec le Fab on plante la tente et on va marcher et courir.

Et bin punaise c'est époustouflant ce coin. Y'a tout. Du camp un sentier escalade une montagne de cendres et de scories qui domine la région, et sous nos yeux ébahis se délpoie le site du Landmannalaugar : lacs sombres, rivières sauvages, volcans, montagnes, prairies, coulées de lave pétrifiées, solfatares, fumerolles, et au loin, toujours, les glaciers, sous leur chape de nuages... Magnifique.



Jour 20 - Landmannalaugar-Bùlen [61 km] "20 passages à gué sur 20 kilomètres - c'est pas triste."

Journée mémorable !

On comprend mieux la réputation de cette piste - le plus belle mais une des plus dures d'Islande - après une journée pareille. 6 heures pour faire 21 kilomètres - une montée bien raide, une descente bien raide, une rivière, une montée bien raide, une descente bien raide, une rivière. Et que je te déchausse, que je t'enlève les chaussures, que je te traverse le vélo à pieds dans la flotte gelée, que je te remets les chaussures, etc. Punaise 20 fois comme ça.

Mais le plaisir des yeux est au rendez-vous ; spectacle saisissant que ces collines volcaniques qui ont dégueulé leur lave pour qu'elle se vienne figer dans les lacs, formant des langues à rallonge de roche torturée, parmi lesquelles la végétation s'infiltre, parfois, redonnant un semblant de vie à la Terre. C'est comme de traverser le Mordor après la défaite de Sauron, la nature reprend le dessus lentement.



Jour 21 - Bùlen-Vik [61 km] "Répète, j'entends rien avec le vent - hein ?"

60 kilomètres avec le foutu vent de 3/4 - donc impossible de faire de bons relais - sur une route plate dans un décor désespérement inchangé pour louper notre bus à 20 minutes près, la rage. On se venge sur des hot-dogs.

On passe 5 heures dans la station-service à tenter de se faire emmener en voiture... peine perdue, trop de bagages...

Bivouac à Vik, Vik, son église, sa place de galets noirs, son église, sa station-service, son église. Pas la joie mais ça roule.



Jour 22 - Vik-Reykjavik (bus) "Sigur Ros c'est un peu comme Radiohead - ah bon ?"

Repos dans la capitale la plus septentrionnale. On flâne, on fait du shopping, on écoute des CDs chez un disquaire qui nous offre le café, on achète des CDs chez un disquaire qui nous offre le café - serait-ce le même ? on écoute de l'orgue dans la cathédrale moderne, on en fait des choses ! Ville agréable un peu style Lego, toute propre et colorée, sans âme dans l'architecture. Les jeunes sont toujours habillés de manière branchée. On finit la journée dans un pub à écouter des balades traditionnelles islandaises jouées en direct par un guitariste local et à boire, qui une bière, qui un coca, tous les bikers réunis, Gaëtan le belge une fois, Ralph et Sabina, le Fab et le Dams, fatigués mais contents - un bon moment de partage et de regards brillants échangés.



 

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